Pendant longtemps, le Château portait le nom de La Salle, du fait de ses propriétaires, avant d’être vendu au début du XVIIIe siècle par Renaud de La Salle à un négociant anglais, Sir John Collingwood, puis repris par son gendre, Mark Kirwan, qui donna son nom au château en 1775. En 1787, Thomas Jefferson classa « Quirouan » en 2ème cru, la classification de 1855 l’entérinant finalement dans les 3èmes crus. Après deux changements de propriétaires, la ville de Bordeaux reçu le Château en legs et fit commercialiser ses vins par la société de négoce Schröder et Schÿler. En 1905, le Château est mis en vente aux enchères et acquis par Daniel et Georges Guestier, propriétaires de Beychevelle.
Quelques années plus tard, il est légué à Alfred Schÿler, gendre de M.Daniel Guestier, puis racheté par la maison de négoce familiale, propriétaire encore de nos jours
Depuis 2007, c’est Philippe Delfaut, ancien directeur technique de Palmer, qui assure la direction générale et technique avec les conseils de l'œnologue réputé Eric Boissenot.
Terroir
La richesse et la personnalité d'un sol né de l'accumulation des graves pyrénéennes depuis 2 millions d'années, associées au climat et à la plante, constituent le précieux ADN de la propriété. Au fil du temps, les hommes ont su -par le développement de leurs connaissances et la transmission de celles-ci- innover pour mieux exprimer l'originalité et l'authenticité du terroir de Château Kirwan. Avec 40 ha de vignes et 46 parcelles distinctes, Kirwan poursuit la mise en valeur du riche potentiel de son terroir, adaptant la viticulture au sol et au climat. Situé sur la croupe graveleuse de Cantenac, bordant le fleuve né d'une érosion millénaire, ce terroir révèle et exprime son capital géologique. Récemment vérifié par une étude pédologique visant à mieux connaitre la composition des sols, le rôle des graves est essentiel : facilitant leur drainage et leur réchauffement, il favorise l'exploration en profondeur des racines. L'argile capture l'eau, préserve sa fraîcheur, jouant un rôle primordial de modérateur lors des fortes sécheresses ou des canicules.

Dégustation du 2015
Une couleur sombre profonde donne immédiatement le ton du millésime. On s’attend à une grande concentration. Ce que confirme le nez riche et complexe où se mêlent les fruits noirs et les épices comme le poivre doux, la cannelle et la vanille. En bouche, l’attaque est fraiche et ample en même temps. Une impression de volume qui se poursuit en milieu de bouche alors que des tanins veloutés se développent progressivement en donnant du corps au vin, sans jamais être agressifs. Tout est équilibre. Quelques notes de cacao et café viennent compléter la large palette aromatique jusque dans la finale qui s’étire longuement, soutenue par les tanins d’une extrême maturité. Alors que certains seront tentés de le boire jeune tant il charme les papilles, il est conseillé d’attendre quelques années car tous les ingrédients sont présents pour un long et prometteur vieillissement.